Neurodyssée

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Membre fantôme et thérapie miroir

La douleur du membre fantôme (DMF)

Définition

Sensation de douleur neuropathique qui se manifeste suite à l’amputation d’un membre ou le retrait chirurgicale d’une partie du corps et qui sectionne le tissu nerveux (œil, dent…).

Le phénomène du membre fantôme correspond à l’impression de percevoir une sensation au niveau d’un membre absent ou amputée. Il est décrit pour la première fois dans la littérature médicale par le chirurgien militaire français Ambroise Paré.

Symptômes

Perception de brûlure, de coupure ou de piqûre avec une sensation oscillant entre chaleur et froid au niveau de la zone amputée. Bien que la DMF soit classifiée comme neuropathique, les patients décrivent leur douleur en utilisant des termes relatifs à des douleurs nociceptives.

2 types de douleurs

La douleur peut être classé selon deux type en fonction de leur origine:

  • Douleurs nociceptives : résulte de l’activation de récepteurs impliqués dans la douleur et qui envoient leur message au cerveau pour qu’ils puissent traiter leur message.
  • Douleurs neuropathiques : liées à un dysfonctionnement du système nerveux. Elle n’est pas induite par le réception d’un signal par un récepteur et son intensité peut être surestimée par rapport aux lésions tissulaires observées.

Le cortex somesthésique et moteur

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Le circuit moteur et les perceptions sensorielles sont captés par tous types de récepteurs (mécaniques, thermiques, chimiques…). Ce message nerveux est transmis aux neurones qui transitent jusqu’à la moelle épinière. Après un premier contact synaptique, un nouveau neurone récupère ce signal pour le transmettre au cerveau puis au cortex. Deux types de cortex vont traiter ce message. Le premier est le cortex moteur qui traite toutes les informations du mouvement à l’origine du signal. Le second est le cortex somesthésique qui traite toutes les informations relatives aux sensations captées par nos récepteurs sensoriels.

Ces deux cortex ont une organisation toute particulière que le docteur Wilder Penfield a décrit sous le nom d’Homonculus. Il s’agit d’une représentation cérébrale du corps humain. Elle portrait l’étendue de chaque aire corticale dédiée aux différentes parties du corps. L’échelle de représentation de chaque partie du corps est proportionnelle au degré de sensibilité et donc au nombre de récepteurs mis en jeu dans ces parties du corps. Ainsi, les aires dédiées aux mains, pieds et lèvres occupent une plus large partie de l’Homonculus.

Origine de la douleur de membre fantôme

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Le retrait chirurgical d’une partie du corps et la section de nerfs conduit à une perte des afférences sensorielles. En retour, le système nerveux central et périphérique se réorganisent. Cette neuroplasticité se produit notamment au niveau du cortex somesthésique. Des régions voisines s’étendent alors sur celles appartenant au membre perdu pour compenser la perte de fonctions. Cela s’accompagne d’une expansion des territoires sensoriels qui étendent leurs projections neuronales et remplacent les neurones sectionnés. L’activation de régions cérébrales où cohabitent la représentation du membre perdue et celle des aires réorganisées conduit à des retours sensoriels aberrants.

Traitement - thérapie miroir

Protocol

Un miroir est placé entre les jambes ou les bras de telle sorte que le patient voit le reflet de son membre intact à la position qui serait celle du membre amputé. Le patient perçoit la réflexion sur le miroir comme celle du membre amputé. En même temps qu’il bouge son membre intact, il doit essayer de bouger de manière identique le membre amputé.

Objectif

Exploiter le conflit entre la proprioception et les informations visuelles permet de réduire l’intensité, la fréquence et la durée des épisodes de DMF. En effet, cette méthode donne l’impression de voir le membre amputé ce qui prévient, réduit et parfois inverse les changements corticaux observés chez les patients avec DMF. Des progrès sont observés dès 4 semaines d'entraînements alors qu’aucune progression n’est observée avec des traitements pharmacologiques.

Fait intéressant

Ce mode de traitement démontre que le système visuel a un rôle prédominant dans le traitement sensoriel. Il a en effet une forte influence sur l’organisation corticale comparé à d’autres systèmes, même si, en l’occurrence, les informations tactiles seraient très certainement plus efficaces.

Etape suivante !

Pour vous rendre à la deuxième étape, rendez vous sur le prochain lien.

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